Inauguration de la nouvelle station d'assainissement

ruban stationSamedi 17 octobre, la nouvelle station d'assainissement a été inaugurée par monsieur le Maire, en présence de 2 conseillers départementaux : Marc Hervé, conseiller départemental délégué à l'eau et aux espaces naturels sensibles (ENS) et Ludovic Coulombel, élu du canton de Melesse.

Monsieur le maire a rappelé que la réhabilitation de l'ancienne station d'épuration, qui utilisait le système de lagunage naturel (3 bassins successifs), était devenue nécessaire car elle arrivait à saturation et pouvait provoquer des rejets de mauvaise qualité dans le milieu naturel (rigole du Chenay-Piguelais puis canal d'Ille-et-Rance), et que c'est après de nombreuses réflexions, discussions, et visites que le choix d'une station utilisant la technique de phytoépuration a été réalisé.

Marc Hervé a précisé que les cours d'eau restent fragiles en Ille-et-Vilaine. La réhabilitation de la station de Guipel participe à l'amélioration de la qualité de l'eau. 

Le coût des travaux s'élève à 540 k€ HT, dont 40 % a fait l'objet de subventions : 143 k€ par l'Agence de l'eau, 54 k€ par le Fonds Solidarité Territoriale, et 20 k€ par la réserve parlementaire. Un emprunt remboursable sur 25 ans a été contracté pour permettre de réaliser l'opération. La redevance, qui a augmenté de 30 % sur les 3 dernières années afin d'anticiper ce coût, reste cependant inférieure à la moyenne.

L'entretien de la station sera assuré par la commune, au moins jusqu'en 2020 où la réglementation prévoit le transfert de la compétence en matière d'assainissement aux communautés de communes.

Le fonctionnement particulier de la nouvelle installation a été expliqué par les ingénieurs du bureau d'études Sinbio qui a piloté la maîtrise d'œuvre. Le public présent a pu échanger avec eux et les élus avant que la coupe du ruban tricolore inaugure officiellement notre toute nouvelle station d'assainissement. 

 

 

Comment ça marche ?

La nouvelle station est composée de 4 dispositifs au travers desquels circulent successivement les effluents :

  1. Un 1er dispositif a été installé en amont de la station : il est composé d'un dégrilleur destiné à piéger les matières les plus volumineuses et en particulier les matières solides (ces matières sont destinées aux ordures ménagères), d'une station de mesure de débit (avec alerte automatisée en cas d'anomalie), et d'une station de relevage des eaux vers le 1er bassin.
  2. Le 1er bassin a été créé sur un terrain en amont de l'ancienne station. Il est cloisonné en trois « lits » de 600 m² chacun. Ces lits sont composés de filtres de porosité croissante avec la profondeur (graviers fins en surface, galets au fond) et sont plantés en surface (essentiellement de roseaux) afin de réduire la teneur en nitrate.  Les lits sont alimentés de manière alternative par les eaux usées, sur un rythme de 3,5 jours d'alimentation pour 7 jours de « repos ». Une partie des eaux en sortie repasse sur les lits, tandis qu'une autre est dirigée vers les bassins suivants. Très peu de boues sont générées : leur extraction est estimée nécessaire tous les 10 ans environ, et se réalise facilement par simple prélèvement de la couche supérieure. Les plantes doivent elles être fauchées régulièrement.
  3. 2 bassins de lagunage ont été conservés sur les 3 de l'ancienne station : les effluents y entrent en provenance du nouveau bassin en amont, puis en sortent vers le nouveau bassin de déphosphatation. Grâce au nouveau système, l'entretien de ces 2 bassins est nettement diminué puisque le curage devrait n'être nécessaire que tous les 25 ans environ. 
  4. Le 3ème bassin de lagunage de l'ancienne station a été remplacé par un bassin destiné à réduire la teneur des rejets en phosphate. Ce dernier bassin est décomposé en 2 parties : la première, constituée de graviers et plantée de roseaux, est destinée à retenir les éventuels sédiments provenant des bassins précédents, et la seconde réalise la déphosphatation grâce à un matériau particulier appelé « apatite » (phosphate de calcium) qui fixe à sa surface le phosphate des effluents (on parle d'« adsorption »). Ainsi, le volume du filtre augmente avec le temps, et une partie de son contenu peut être prélevée pour être revalorisée comme engrais pour l'agriculture. En sortie de la station, le débit est mesuré de la même façon qu'à l'entrée.

La station traite en moyenne 90 m3 par jour avec des pointes à 150 m3. Ces pointes importantes sont atteintes lors de grandes pluies où des eaux pluviales dites « parasites » se mêlent aux eaux usées arrivant à la station (on rappelle au passage l'interdiction formelle de brancher les gouttières sur le réseau d'eaux usées, afin justement de limiter les perturbations sur l'assainissement de l'eau). La nouvelle station est dimensionnée pour un débit maximum de 370 m3 par jour. Mais au-delà de la quantité, le facteur limitant concerne surtout la qualité de l'eau rejetée, et en particulier sa teneur en phosphate.